Le joint de dilatation pour béton
Le joint de dilatation est fréquemment employé lors de la réalisation d’ouvrages en béton de grandes dimensions (murs, dalles). Il a pour rôle d’éviter que le béton ne fissure sous l’effet des variations de température.
Très souvent confondu dans le langage courant avec le joint de retrait, il n’a pourtant rien à voir avec ce dernier.
Définition, utilisation, réalisation : dans cet article nous vous disons tout sur le joint de dilatation !
Les différents types de joints et leur rôle
En matière d’ouvrage en béton, il existe différents types de joints.
On peut citer :
- Le joint de construction, également dénommé joint d’arrêt de coulage : il permet d’isoler deux bétons d’âges différents.
- Le joint de désolidarisation, encore appelé joint d’isolement : il sert à désolidariser la dalle de tout obstacle qui peut gêner son libre mouvement (poteau, regard, seuil de porte, mur, …).
- Le joint de retrait, encore appelé joint de fractionnement : il permet le libre retrait du béton (contraction naturelle et inévitable du béton liée à l’hydratation progressive du ciment). Il est réalisé à intervalles réguliers par traits de scie ou par mise en place d’un joint profilé PVC avant coulage.
- Le joint de dilatation : il permet au béton de se dilater et de se contracter librement sous l’effet des changements de température au gré des saisons.
Ces deux types de joints ont pourtant des fonctions très différentes. Pour plus d’explications n’hésitez pas à lire notre article « Joint de dilatation et de fractionnement : différence ? ».
Le joint de dilatation : pour quoi faire ?
Le béton, comme tous les matériaux, réagit aux variations de température en se dilatant ou se rétractant.
Les variations de longueur induites ne posent pas de problème sur des ouvrages de dimensions réduites.
Cependant dès lors que les dimensions de l’ouvrage deviennent suffisamment grandes (dalle ou mur de plusieurs dizaines de mètres), ces déformations deviennent significatives. Elles vont induire des contraintes dans l’ouvrage qui peuvent mener à sa la fissuration si on ne prévoit pas de mise en décompression du béton par un joint de dilatation.
Le joint de dilatation va alors absorber les déformations du béton sous l’effet des variations de température et empêcher la fissuration du béton.
Le joint de dilatation : comment faire ?
Les joints de dilatation sont constitués d’espaces devant permettre au béton de se dilater librement sur toute l’épaisseur de la dalle, sous l’effet des variations de température.
A la différence du joint de retrait, le joint de dilatation doit être pratiqué sur toute l’épaisseur du dallage ou du mur.
Très concrètement, il s’agit de faire une coupure de la dalle sur plusieurs millimètres voire plusieurs centimètres.
Pour couper la dalle vous pouvez soit mettre une réservation à l’endroit prévu du joint avant joint avant le coulage du béton (bande de polystyrène par exemple), ou bien couper le béton une fois durci à l’aide d’une disqueuse ou une scie à sols.
Pour des raisons esthétiques, le haut du joint peut ensuite être calfeutré avec un matériau compressible absorbant les variations dimensionnelles (exemple : bande de mousse compressible ou mastic souple) ou un couvre joint.
Exemple de traitement d’un joint de dilatation pour une dalle (joint de mouvement).
En cas de pose de carrelage sur votre dalle béton, il sera nécessaire de faire remonter le joint de la dalle jusqu’au niveau du revêtement en plaçant un joint de dilatation en aluminium d’environ 20 mm de largeur au niveau du carrelage.
Dans quel cas prévoir un joint de dilatation ?
Tout ouvrage en béton n’a pas forcément besoin de joints de dilatation.
La pose de joints de dilatation du béton pour éviter les fissures est à prévoir dans le cas de dalles ou de murs dont la longueur dépasse typiquement 30 mètres.
En maison individuelle, les joints de dilatation ne sont en général pas nécessaires (pas besoin de joint de dilatation terrasse ou dalle intérieure). En revanche, sur des structures de grande longueur (ex. bâtiments, trottoirs, voiries, esplanades, parkings), il convient de mettre en place des joints de dilatation.
Joint de dilatation sur un parking en béton.
On réalise aussi un joint de dilatation lorsque l’on construit deux bâtiments mitoyens. Il faut alors éviter que la maçonnerie de la nouvelle construction ne pousse l’ancienne construction, sous l’action de la dilatation. Pour éviter cela, il convient de laisser un espace de 4 cm environ entre les deux constructions mitoyennes.
Joint de dilatation batiment, traversant le gros œuvre (dalle et poteau en béton armé).
Le joint de dilatation béton : tous les combien ?
Cas d’une dalle en béton
Si votre dalle fait plus de 30m de long, un joint de dilatation dalle béton doit être mis en place.
L’ouverture et l’espacement des joints de dilatation doivent être calculées selon le DTU 13.3 (Document Technique Unifié), sur la base du coefficient de dilatation du béton (qui est de 10-5/°C soit 0,01 mm/m/°C) et des écarts maximums de température de l’air ambiant observés à l’endroit de votre ouvrage.
L’ordre de grandeur du dimensionnement de ces joints est un espacement maximum entre joints de 30 mètres dans les deux directions de la dalle, pour une largeur de joint d’au moins 20mm sur toute l’épaisseur de la dalle.
Dans le cas de réalisation de joints de retraits, les distances maximales entre joints à pratiquer sont de 5 mètres. On fractionne ainsi la dalle en panneaux de 25m2 (et non pas 30 m2 ni 40 m2). Ce joint de rupture est réalisé par sciage de la dalle sur une profondeur ne dépassant pas 1/3 à l’ aide d une meuleuse ou bien par pose d’un profilé en pvc sur le film polyane avant coulage. Ces regles joint de dilatation se trouvent facilement chez les distributeurs de matériaux.
Cas d’un mur maçonné
La distance maximale entre joints de dilatation mur donnée par le DTU 20.1 est de 20 à 50 m selon les régions.